Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
Des coups de feu claquent par Henri Lavina
Le Printemps est chaud cette année à Sidi-bel-Abbès. Volets baissés, la maison du faubourg Négrier somnole, il est deux heures de l'après-midi. Soudain des coups de feu claquent ! C'est l'affolement, la famille court vers la cuisine mieux protégée. Une fusillade aussi nourrie est inhabituelle; cette longue pétarade qui résonne sur nos murs ne ressemble à rien de connu... D'habitude, on entend un gros boum ou un genre de bruit de crécelle suivi d'un silence de mort et de klaxons lugubres. On sait ce que cela signifie. Mais là, c'est nouveau, la seule chose que l'on peut affirmer, c'est que l'on ne tire pas très loin d'ici. Que se passe-t'il, le quartier est-il attaqué ? l'angoisse nous étreint. Ma grand-mère, ma mère et mon petit frère font une drôle de tête... Mon père est le premier à réagir
-On ne va pas se laisser tirer comme des lapins !
-On ne va pas se laisser tirer comme des lapins !
Et le voila maintenant le "pétard" à la main !
Bon Dieu, me dis-je, qu'est qu'il est ridiculement petit ce calibre !
En face les armes doivent être très nombreuses... On ne fait manifestement pas le poids. Revolver au poing, mon père monte à quatre pattes l''escalier de la terrasse, je le suis.
-Baisse-toi plus que ça me dit-il!
Je m'exécute. J'ai maintenant la tête au ras des marches. Le postérieur paternel me bouche l'horizon. J'ai envie de rire, c'est nerveux !...
Arrivés sur la terrasse, nous rampons encore quelques mètres, les tirs s'espacent. Courage, on doit savoir ! Il faut juste passer la tête au-dessus du parapet. Le geste se fait attendre, cet instant dure une éternité... Mon père se redresse, je l'imite. Les tirs se sont arrêtés. Devant nous dans l'axe du revolver, la rue lumineuse est déserte, à gauche calle del sol, rien, ;chez les voisins mitoyens, rien ; chez les voisins en face, rien. Pas une âme qui vive nulle part ! Au delà des glacis, le quartier Viénot attire notre attention. Nous nous regardons gênés. mais soulagés. Nous avons compris :
samedi 29 Avril 1961 ! les légionnaires ! la reconstitution du combat ! la répétition !
Demain c'est Camerone !
Bon Dieu, me dis-je, qu'est qu'il est ridiculement petit ce calibre !
En face les armes doivent être très nombreuses... On ne fait manifestement pas le poids. Revolver au poing, mon père monte à quatre pattes l''escalier de la terrasse, je le suis.
-Baisse-toi plus que ça me dit-il!
Je m'exécute. J'ai maintenant la tête au ras des marches. Le postérieur paternel me bouche l'horizon. J'ai envie de rire, c'est nerveux !...
Arrivés sur la terrasse, nous rampons encore quelques mètres, les tirs s'espacent. Courage, on doit savoir ! Il faut juste passer la tête au-dessus du parapet. Le geste se fait attendre, cet instant dure une éternité... Mon père se redresse, je l'imite. Les tirs se sont arrêtés. Devant nous dans l'axe du revolver, la rue lumineuse est déserte, à gauche calle del sol, rien, ;chez les voisins mitoyens, rien ; chez les voisins en face, rien. Pas une âme qui vive nulle part ! Au delà des glacis, le quartier Viénot attire notre attention. Nous nous regardons gênés. mais soulagés. Nous avons compris :
samedi 29 Avril 1961 ! les légionnaires ! la reconstitution du combat ! la répétition !
Demain c'est Camerone !